VENISE

 

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« ....seul l'homme russe a la capacité de devenir d'autant plus russe qu'il se fait plus européen. L'Europe est à l'homme russe aussi précieuse que la Russie : chacune de ses pierres lui est douce et chère. L'Europe a été notre patrie autant que la Russie. Et même davantage ! Personne n'aime plus la Russie que moi, mais je ne me suis jamais blâmé de ce que Venise, Rome et Paris, les trésors de leurs sciences et de leurs arts et toute leur histoire me sont plus chères au coeur que la Russie. Oh, comme elles sont chères aux Russes ces vieilles pierres qui appartiennent à d'autres, ces merveilles du vieux monde créé par Dieu, ces éclats de merveilles sacrées ! Oui, elles sont plus chères à nous autres Russes qu'à eux.»
Dostoievski, l'Adolescent, IIIème partie, chapitre 7. 

Ce n'est pas la première fois (ni sans doute la dernière) que Chepik peint Venise, cette pointe avancée du monde latin qui fait face au monde slave. Les coupoles dorées et les mosaïques hiératiques de San Marco   parlent d'autant plus au coeur d'un Russe orthodoxe qu'elles lui permettent d'imaginer ce qu'a pu être la splendeur de Sainte-Sophie et de cette Byzance qui séduisit   le Grand Prince de Kiev et conduisit au baptême de la Sainte Russie voilà dix siècles.

Venise et ses « merveilles sacrées » ne se sont offertes à Chepik qu'en 1990 : il avait 37 ans et venait de « choisir la liberté » en s'installant à Paris. Une première toile intitulée les Masques vénitiens faisait la synthèse de ses premières impressions enthousiastes.   Depuis lors, Chepik n'a cessé de retourner à Venise, rapportant de ses divers séjours tantôt des aquarelles (1992), tantôt de vastes compositions sur le thème du carnaval (1999).

Et, en cet automne de l'année 2000, c'est aussi à Venise que Chepik a repris, après quinze ans d'interruption, le travail d'étude en plein air, troquant les humbles villages russes aux modestes églises qu'il peignait dans les années 80 pour les « merveilles sacrées » de la Sérénissime dont Dostoïevski par la bouche de son héros Versilov parlait avec amour et nostalgie. Qu'on ne vienne pas accuser ici Chepik de trahison envers sa chère Russie ! C'est tout le contraire si l'on en croit la citation de Dostoïevski, mise ici en exergue. 

D'huiles en pastels, de lithographies en dessins à la plume, Chepik rend avec cette nouvelle exposition hommage à la ville-phare de l'art européen, ville où Serge de Diaghilev, héraut de l'épopée des Ballets Russes, de cette culture russe à vocation universelle qui était partie au début du XXe siècle avec amour à la conquête de l'Occident, s'éteignit symboliquement en 1929 au moment même où la Russie, méprisant l'appel de Dostoïevski se ferma aux rayons nourrissants du « soleil de la vieille Europe ».

Aujourd'hui, au sortir de 70 ans de totalitarisme communiste, Venise et ses « merveilles sacrées » parlent à nouveau au coeur des artistes russes et à l'âme de Chepik tout particulièrement.


Copyright. 2000 : Marie-Aude ALBERT

 
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